Ivan Pokrovsky

Jeune amateur d’art et de musique, de huit sans son aîné, esprit curieux et cultivé, très au courant des tendances nouvelles de l’art en Occident, devient son grand ami-et joue un rôle dans ce processus de libération qui s’amorce déjà.

Pokrovsky l’initie à la musique française, Gounod, Bizet, Delibes, Chabrier.

« Nos relations m’étaient très agréables car elles me distrayaient de l’ennui de ma vie scolaire et élargissaient en même temps le champ de mes notions artistiques.

Il me faisait surtout connaître des musiciens français. Déjà, alors je remarquai une certaine affinité entre la musique de ces auteurs et celle de Tchaïkovski, affinité qui m’est apparue plus clairement encore lorsque plus tard, j’ai pu d’un œil plus exercé examiner et confronter leurs œuvres. Il est vrai que j’avais dans l’oreille ces pages connues de Faust et de Carmen qu’on entend partout, mais, précisément, l’habitude de les entendre m’avait empêché de faire une opinion consciente sur ces musiciens.

C’est seulement en les revoyant avec Pokrovsky que je découvris en eux un langage musical assez nouveau pour moi et qui différait sensiblement de celui des musiciens du groupe Belaïev et de leurs semblables. C’est pourquoi je garde une fidèle reconnaissance à Pokrovsky de ces entretiens, dont date mon affranchissement progressif de l’influence qu’exerçait sur moi, à mon insu, l’académisme d’alors. »

Ensemble, ils jouaient des arrangements pour quatre mains de musique française.

Note : cette relation se situe avant son entrée à l’Université de Droit.