Suisse

Comme sa femme était enceinte, il décide de ne pas retourner en Russie à fin de l’été mais d’aller plutôt en Suisse jusqu’à l’accouchement. A la fin d’août, ils se rendent donc à Chardonne-Jongny, près de Vevey, puis à Lausanne, où est né le 23-9-10 leur deuxième fils, Sviatoslav Soulima.

En septembre 1910, les Stravinsky partent pour la Suisse où leur fils Soulima Sviatoslav nait dans une clinique de Lausanne le 23 septembre 1910 [1].

A. BOUCOURECHLIEV

Diaghilev et Nijinski leur rendent visite à Lausanne, de retour de leur voyage à Venise. Au lieu de trouver le musicien occupé aux esquisses du « Grand Sacrifice », ils découvrent avec surprise le premier mouvement « Le cri de Petrouchka » et un fragment du second « Danse Russe » d’une œuvre entièrement nouvelle, une espèce de Konzertstück pour piano et orchestre.

…je voulais me divertir à une œuvre orchestrale où le piano jouait un rôle prépondérant, une sorte de Konzertstück. En composant cette musique, j’avais la nette impression, la vision d’un pantin subitement déchaîné qui, par ses cascades d’arpèges diaboliques, exaspère la patience de l’orchestre, lequel à son tour, lui réplique par des fanfares menaçantes. Il s’ensuit une terrible bagarre qui, arrivée à son paroxysme, se termine par l’affaissement douloureux et plaintif du pauvre pantin. Ce morceau achevé, je cherchai pendant des heures, en me promenant au bord du Léman, le titre qui exprimerait le caractère de la musique, et conséquemment la figure de mon personnage. Un jour je sursautai de joie : Petrouchka ! L’éternel et malheureux héros de toutes les foires, de tous les pays. C’était bien cela, j’avais trouvé mon titre ! …

Diaghilev lui donne la commande de Petrouchka. Le cachet se montait à 1000 roubles. (Exp.) White

Buckle : (Nijinski)

Diaghilev et Nijinski arrivent après avoir passé six semaines à Venise, à Lausanne la fin du mois de septembre. Stravinsky avait loué une mansarde en face de la clinique où sa femme avait accouché. D’après Lifar, c’est Diaghilev qui aurait associé la musique avec Petrouchka. Stravinsky le nie.

Bien que Diaghilev et Benois se soient fâchés à cause de Shéhérazade, le trio décida qu’il était l’homme pour la mise en scène de Petrouchka. Arrivé deux ou trois jours après, Diaghilev écrit une longue lettre à Benois et celui- ci accepte le travail. Stravinsky change d’atelier, une autre mansarde à Clarens, où il termine la « Danse Russe ».

Benois écrivait le livret sur la musique qui avait été composée. L’œuvre porte les deux noms : Stravinsky et Benois.