A l’âge de neuf ans, il prend ses premières leçons régulières de piano avec Mlle Snetkova qui est remplacée quelques années plus tard par Mlle Kashperova, élève d’Anton Rubinstein. Avec cette dernière Igor fait des progrès considérables, et avec le temps devient capable d’interpréter le concerto de Mendelssohn ainsi que d’autres morceaux tels que Clémenti, Mozart, Haydn, Beethoven, Schubert… Il aimait jouer des arrangements pour quatre mains des opéras de Rimski-Korsakov.

Certains aspects de sa technique ont laissé des marques permanentes sur la technique pianistique d’Igor : elle lui interdisait tout usage des pédales.

En même temps il recevait des cours d’harmonie de Feodor Akimento et plus tard, des leçons d’harmonie et de contrepoint de Vassily Kalafaty.

A partir de 1903, c’est Rimski-Korsakov lui-même qui donne à Igor des leçons régulières : toutes les semaines, deux fois, d’à-peu-près une heure chaque. Le compositeur accepte de recevoir Stravinsky comme élève dès qu’il aura acquis des connaissances théoriques suffisantes.

On se réunit à jour fixe, une fois par semaine pour discuter et jouer les compositions des disciples.

Mais les travaux théoriques de « Gima » n’avancent guère. Il se dit paresseux, surtout en ce qui concerne l’harmonie, il préfère lire, aller au concert, rencontrer des gens nouveaux et faire du contrepoint tout seul. C’est le moment où libéré de la tutelle parentale, il découvre la « vie » de Saint-Pétersbourg.

Sur ses leçons avec Rimski :

« Il appliquait à mon égard le système d’enseigner la forme parallèlement avec l’orchestration. Car, comme il le pensait, les formes musicales les plus développées trouvent leurs amples expressions dans le complexe orchestral. Je travaillais avec lui de la façon suivante : il me donnait à orchestrer des pages de la partition d’un nouvel opéra qu’il venait d’achever. Quand j’avais orchestré un fragment, il me montrait son instrumentation personnelle du même morceau. Je devais confronter les deux et c’est encore moi qui devais lui expliquer pourquoi lui l’avait orchestré différemment. » 

Les leçons durent trois ans. Rimski meurt en 1908.

Le compositeur tout en me donnant des leçons, tenait quand même à ce que je continue toujours avec le même professeur (son élève) mes études de contrepoint. Mais, je les abandonnai aussitôt ce qui ne m’empêcha pas de continuer seul ces exercices auxquels je m’intéressais de plus en plus.